L’homme au grand cœur - The Man with the Big Heart

Saint Pierre Chanel          Saint Peter Chanel

L’homme au grand cœur

The Man with the Big Heart

Le 28 avril, l’Eglise fête l’un de ses apôtres des temps modernes : Pierre Chanel, mort martyr en 1841 dans la petite île de Futuna, en plein océan Pacifique. Il est le saint patron de l’Océanie. Pour nous, maristes, religieux, laïcs, sa figure de foi est un trésor. Elle nous inspire et nous encourage pour vivre notre part de la mission aujourd’hui. Je suis donc heureux de vous inviter à le fêter en ce temps de Pâques où le Christ ressuscité nous redit qu’il compte sur nous. Et bien sûr en y associant notre frère Bernard pour qui cette manière de vivre la mission était si nécessaire.

Je vous propose simplement de nous laisser toucher, en entrant dans une lecture paisible, attentive du parcours de la vie de Pierre Chanel. Lisons-le, relisons-le une deuxième ou une troisième fois, en le "ruminant". Essayons de ressentir ce qu’il a pu éprouver durant ses années de mission. Et demandons-nous ce qui nous rejoint dans notre vie, et à quoi nous sommes appelés. La question : comment révéler l’amour de Dieu dans notre monde qui semble si loin de le connaître? (Bernard)

Every year on the 28th April the Church celebrates one of its modern apostles: Peter Chanel who died a martyr in 1841 on the small island of Futuna, in the Pacific Ocean. He is the patron saint of Oceania. For us Marists, religious, and lay people, his strength of faith is a treasure. It inspires and encourages us to live our part in the mission today. So, I am happy to invite you to celebrate this Easter time when the risen Christ tells us again that he is counting on us.

I simply suggest that you may be moved, by making a peaceful and attentive reading of Peter Chanel's life journey. Let's read it, read it again a second or a third time, "ruminating" on it. Let's try to feel what he may have experienced during his years of mission. And ask ourselves what connects us in our life, and to what we are called. The question: how to reveal the love of God in a world that seems so far from knowing it? (Bernard)

1831. Pierre Chanel, 28 ans, prêtre depuis 4 ans, vient de rejoindre les Maristes. C’est ainsi qu’on appelle les membres de cette petite communauté naissante. Avec eux, il croit que Marie, la mère de Jésus, les appelle à renouveler l’Eglise en vivant "à sa manière". L’évêque l’a nommé au collège de Belley. Il est au milieu des jeunes, professeur de 6°, directeur spirituel, puis adjoint du supérieur, le père Colin. Les temps sont troublés, les jeunes en grande effervescence. Il sera aimé d’eux comme des professeurs pour sa gaîté, sa douceur, sa bonté. Cinq ans durant.

1836. Les Maristes, enfin reconnus par le pape, se voient confier l’évangélisation de l’Océanie. Depuis longtemps, Pierre rêvait d’une telle mission. Il se porte volontaire et part avec la première équipe. Débarqué à Futuna avec le frère Marie-Nizier, il est bien accueilli par le roi. Mais les conditions de vie sont rudes : la nourriture, le climat, les insectes, la solitude… Il vit au milieu des habitants, apprend leur langue, visite les gens, soigne les malades et les blessés, participe aux fêtes. Il prie tôt le matin en discrétion, dit l’office et célèbre la messe avec le frère. Peu à peu sa bonté est remarquée dans ses visites et ses rencontres. Les habitants de l’île l’appellent "l’homme au grand cœur".

In 1831, Peter Chanel, 28, a priest for just 4 years, joined the Marists. This was the name taken by the members of a small emerging community. With them, he believes that Mary, the mother of Jesus, calls them to renew the Church by living "in her way". The bishop appointed him to the college of Belley. He was in the midst of young people, a teacher, a spiritual director, and then assistant to the superior, Father Colin. Times were troubled, the young people were upset. As a teacher he was loved by them for his cheerfulness, his gentleness, and his kindness. Five years pass.

In 1836, the Marists, finally recognized by the Pope, were entrusted with the evangelization of Oceania. Peter had long dreamed of such a mission. He volunteers and leaves with the first group. He landed at Futuna with Brother Marie-Nizier, he was welcomed by the king. But the living conditions are harsh: food, climate, insects, loneliness ... He lives among the inhabitants, learns their language, visits people, cares for the sick and injured, participates in festivals. He prayed early in the morning discretely, said the office and celebrated mass with Brother Marie-Nizier. Gradually his kindness is noticed in his visits and meetings. The locals call him "the man with the big heart".

Pierre a très vite parlé la langue de tous les jours. Mais ce qui lui est difficile et à quoi il attache tout son soin, c’est de trouver les mots pour dire Dieu, la foi, la résurrection, l’amour… Il fait des traductions, écrit des prières, fait des rudiments de catéchisme. Il baptise quelques enfants mourants, quelques vieillards, mais avec la peur que s’il y a décès, on lui attribue la mort du baptisé. Quelques jeunes dont le fils du roi commencent à s’intéresser à ce qu’il leur propose. 

Pierre tente aussi de lutter contre les superstitions et l’anthropophagie. Et il fait tout pour empêcher les tueries entre les deux tribus rivales : en 18 mois, il permet aux deux royaumes de faire la paix. Mais il est incompris et il dérange. Le roi, puis les chefs, trouvent qu’il prend de plus en plus de place dans l’île. Un jour il trouve sa case déménagée, un autre on ne lui apporte plus la nourriture, il cultive mais on le vole. Il se rend compte qu’il gêne. Il se demande si son œuvre n’est pas vouée à l’échec, pense qu’il a peut-être trop rêvé, que les "naturels" n’attendaient pas la bonne nouvelle. Il offre son isolement, ses souffrances physiques et morales, et sa vie même si cela est nécessaire, pour la conversion des habitants de l’île.

Peter quickly learned to speak the everyday language. But what was difficult for him and to which he attaches all his care is to find the words to say God, faith,resurrection, love ... He makes translations, writes prayers, does rudiments of catechism. He baptizes some dying children and some old people, but with the fear that if there was a death, he would be credited with the death of the baptised. Some young people, including the King'sson, are starting to take an interest in what he is offering them.

Peter also tries to fight against superstitions and cannibalism. He does everything to prevent killings between the two rival tribes. Over 18 months, this allows the two kingdoms to make peace. But he is misunderstood and upsets the status quo. The King, then the chiefs, allege that he is taking up more and more space on the island. One day he finds his hut moved, another day no one brings him food, what he manages to grow gets stolen. He realises that he is causing upset. He wonders if his work is not doomed to failure, he thinks that he may have dreamed too much, and that the "natives" were not waiting for the good news. He offers his isolation, his physical and moral suffering, and even his life if it is necessary, for the conversion of the inhabitants of the island.

1841. Le roi décide d’en finir avec cette religion qui se met en travers de son pouvoir. Pierre tombe au cours d’une attaque dirigée contre lui. Ses derniers mots : "Malie fuai", c’est bien tout de même. Il a 38 ans. Trois ans plus tard, le roi puis tous les habitants de l’île demandent le baptême, y compris ses assassins qui demandent pardon.

However, in 1841 the King decides to put an end to this religion which dilutes his power.Peter dies following a violent attack on him. His last words: "Malie fuai",  ‘it's good all the same’. He is 38 years old. Three years later, the King and all the inhabitants of the island asked for baptism, including his murderers.

Un mot de sa relation à Marie : vitale. Marie est avant tout pour lui une présence. S’il la prie dans les formes communes de l’Eglise, surtout il converse avec elle, lui confie ses difficultés, ses besoins, sûr qu’elle l’assistera auprès de son Fils. Et il lui demande conseil, car il s’agit d’ "être comme elle". Sa devise : « Aimer Marie et la faire aimer". Le ressort de sa vie réside là.

A word about his relationship with Our Lady. Mary is above all a presence for him. When he prays to her like everyone else in the Church, he converses with her, he confides his difficulties, his needs, sure that she will intercede for him with her Son. And he asks her for advice, because it's about "being like her". His motto: "Love Mary and make her loved". The essence of her life lies there.

L’homme au grand cœur - The Man with the Big Heart

Saint Pierre Chanel, mariste, tu as voulu aimer et suivre Jésus avec Marie et comme elle.

Conduit par l'Esprit Saint, tu as quitté ton pays, pour annoncer aux peuples d'Océanie Jésus, le Sauveur du monde.

Tu as rejoint les habitants de Futuna, apprenant leur langue, les soignant, priant pour eux, cherchant à bâtir la paix. Toi, "l'homme au grand cœur", tu as été le témoin de l'Amour de Dieu  jusqu'au don de ta vie.

Accorde-nous de vivre notre métier d'homme, nos engagements, notre vie de famille, de communauté avec la même générosité que toi.

Que ton exemple suscite au milieu de nous de nombreux ouvriers de l'Evangile inspirés par Marie pour que l'Amour de Dieu  rejoigne tous les hommes.

 

Saint Peter Chanel, Marist, you wanted to love and follow Jesus with Mary and be like her.

Led by the Holy Spirit, you left your country, to announce to the peoples of Oceania Jesus, the Saviour of the world.

You joined the people of Futuna, learning their language, caring for them, praying for them, seeking to build peace.

You, "the man with the big heart", you were the witness of the Love of God until your life was taken.

Grant us to live our lives, our commitments, our family life, or our community life, with the same generosity as you.

May your example bring forward in our midst many workers of the Gospel inspired by Mary so that the Love of God can reach all men.

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