NOTRE DAME DE FRANCE, LONDRES

Chers paroissiens, chers amis de Notre Dame de France, 
 
Résister...

Après l’assassinat vendredi dernier de Samuel Paty, enseignant d’histoire géographie à Conflans Saint Honorine dans la région parisienne, je ressens un sentiment d’horreur. Comment est-il possible de tuer un homme dont la vie était donnée au service de la croissance des collégiens qui lui étaient confiés ? Quelle violence faite à un enseignant ! Quel mépris de la vie !  

Il est mort parce qu’il avait montré des caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo dans sa classe. Comme croyant, comme chrétien, ce motif de crime m’affecte encore plus. Comment peut-on se permettre de tuer au nom de Dieu ? Qui est ce dieu qui se réjouit de la mort de ses enfants ?  

Mes pensées se tournent d’abord vers M. Paty et ses proches. Je pense aussi à ses collègues de travail et à ses élèves bouleversés par cette mort injuste. Le crime laisse derrière lui souffrance et désarroi. Les larmes coulent... 

Je me demande, comme croyant, comment  se protéger de ce fanatisme meurtrier dont le chemin est jonché de ruines, de vies et de cœurs brisés. J’ai confiance dans les forces de l’ordre de nos pays qui s’engagent pour nous défendre.  Mais il nous faut aller plus loin. Comment toucher les cœurs de ces hommes et de ces femmes qui se sont durcis au point de ne pas voir dans l’autre différent un frère ou une sœur mais un animal destiné à l’abattoir ? Comment rester debout dans l’adversité et ne pas céder à la peur et à la vengeance ? Répondre à la violence par la violence conduit dans une impasse sanglante. De nombreux musulmans sont blessés et révoltés par de tels actes. Ils sont nos frères et sœurs et ont besoin de notre soutien.  

Et je repense à ces mots du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, du Dieu de Jésus-Christ dans le livre de Michée (6,8) Le croyant demande au prophète ce qu’il doit faire pour se présenter devant Dieu. Et voici sa réponse : « Homme, on t’a fait connaître ce qui est bien, ce que le Seigneur réclame de toi : rien d’autre que respecter le droit, aimer la bonté, et t’appliquer à marcher humblement avec ton Dieu. » Puissions-nous résister aux sirènes de la violence. Puissions-nous être des croyants selon le cœur de Dieu.



Pascal Boidin, mariste

Dear Friends of Notre Dame de France,

Resist...
Following the assassination last Friday of Samuel Paty, a history and geography teacher at Conflans Saint Honorine in the suburbs of Paris, I feel a sense of horror. How is it possible to kill a man whose life was given in the service of the development of the college students entrusted to him? What violence against a teacher! What contempt for life! He died because he showed Charlie Hebdo cartoons of Muhammad in his class. As a believer, as a Christian, this motive of crime affects me even more. How can we afford to kill in the name of God? Who is this God who
rejoices over the death of his children? My thoughts turn first to Mr. Paty and his family. I also think of his work colleagues and his students upset by this unjust death. The crime leaves behind suffering and disarray. The tears flow...I wonder, as a believer, how to protect myself from this murderous fanaticism whose path is strewn with lives ruined and broken hearts. I have confidence in the law enforcement agencies of our countries who are
committed to defend us. But we have to go further. How to touch the hearts of these men and women who have hardened themselves to the point of not seeing in those who are different a brother or a sister, but an animal destined for slaughter? How do you stand up in the face of adversity and not give in to fear and revenge? Responding to violence with violence leads to a bloody dead end. Many Muslims are hurt and revolted by such acts. They are our brothers and sisters and need our support.
And I think back on those words of the God of Abraham, of Isaac and of Jacob, of the God of Jesus Christ in the book of Micah (6,8). The believer asks the prophet what he must do to appear before God. And here is his answer: 'Man, we have made you know what is good, what the Lord demands of you: nothing other than to respect the law, to love goodness, and to apply yourself to walk humbly with your God'.
May we resist the sirens of violence. May we be believers after the heart of God.

Pascal Boidin, Marist.

 

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